Au service des prématurés, hôpital Saint-Vincent-de-Paul
Elle porte le nouveau-né, tournant son visage vers l’objectif ; le tenant à hauteur de ses yeux, juste à la distance nécessaire pour porter sur lui son regard doux et attentif. Double portrait, en somme : celui de Marie-Hélène et celui de cet être infiniment fragile qu’elle sauvait des griffes de la mort, en lequel elle pouvait voir en image sa propre existence enfin dotée d’un départ et d’une assise humanisés.
Caravaggio : Marta e Maria Maddalena ou Conversione della Maddalena, ca. 1598-9 (Détail)
Image qui cerne le trajet de toute une vie…
Selon la Légende dorée, Marie-Madeleine devint porteuse de la lumière divine. Sous l’effet de la parole de Marthe — dans la composition d’ensemble de ce tableau —, Marie-Madeleine se revêt d’une lumière éclatante : une transfiguration.
Mais qu’en est-il de ce miroir situé à droite, et qui autrefois reflétait la beauté profane ? ce miroir sur lequel Marie-Madeleine pose ici sa main gauche et dont elle se détourne maintenant ?
Son cadre cerne ce qui s’apparente à un trou insondable, et auquel fait l’exception, cependant, un rectangle lumineux. L’angoissante opacité y porte, indissociable d’elle, son contraire : l’empreinte inexplicable de cette grâce qui inonde désormais le visage de la sainte.
Dans ce miroir qui a perdu son tain, la représentation anecdotique disparaît, laissant l’énigme dans laquelle s’ancre l’étrange et soudaine apparition de la beauté.
Ce tableau fait le fil du livre Savoir de l'amour, consacré à la vie de Marie-Hélène Aimé.
Image qui cerne le trajet de toute une vie…
Selon la Légende dorée, Marie-Madeleine devint porteuse de la lumière divine. Sous l’effet de la parole de Marthe — dans la composition d’ensemble de ce tableau —, Marie-Madeleine se revêt d’une lumière éclatante : une transfiguration.
Mais qu’en est-il de ce miroir situé à droite, et qui autrefois reflétait la beauté profane ? ce miroir sur lequel Marie-Madeleine pose ici sa main gauche et dont elle se détourne maintenant ?
Son cadre cerne ce qui s’apparente à un trou insondable, et auquel fait l’exception, cependant, un rectangle lumineux. L’angoissante opacité y porte, indissociable d’elle, son contraire : l’empreinte inexplicable de cette grâce qui inonde désormais le visage de la sainte.
Dans ce miroir qui a perdu son tain, la représentation anecdotique disparaît, laissant l’énigme dans laquelle s’ancre l’étrange et soudaine apparition de la beauté.
Ce tableau fait le fil du livre Savoir de l'amour, consacré à la vie de Marie-Hélène Aimé.
«Elle chante, celle qui ne veut pas hurler. Elle chante, car elle est fière. Mais il faut savoir l’entendre. Tel est son chant, hurlant profondément dans le silence.» (Henri Michaux, «Portrait des Meidosems», La Vie dans les plis)
TRIPTYQUE
Les témoins
Ombres, traces indélébiles
« Et, maintenant, qui est-ce ? — Et il me dit : “Voyez-vous, c’est dans ce : Maintenant, qui est-ce ? que réside
l’énigme d’une vie.” »
(Edmond Jabès, Un Étranger avec, sous le bras, un livre de petit format)
l’énigme d’une vie.” »
(Edmond Jabès, Un Étranger avec, sous le bras, un livre de petit format)